Le résultat des élections européennes du 09 juin est accablant : la carte de France n’a jamais été aussi brune et la décision du Président de la République de dissoudre l’Assemblée Nationale menace dangereusement d’ouvrir les portes du pouvoir à l’extrême droite dont le projet fasciste porté par le Rassemblement National (RN) bénéficiera des armes technologiques mises à sa disposition par le gouvernement actuel et les précédents depuis longtemps.
Cette possibilité serait un désastre et écraserait brutalement les espoirs de justice sociale et environnementale, en écartant toute possibilité de sortir d’un système productiviste délétère, tout en brutalisant plus encore les populations déjà discriminées : les personnes précaires, les personnes racisé·es, les femmes et les personnes LGBTQIA+, les personnes handicapées et les communautés religieuses minorisées. Du strict point de vue démocratique, l’extrême droite a démontré sa capacité à (cyber)harceler les minorités et les voix dissidentes, et, une fois au pouvoir, à dissoudre les oppositions, la presse libre et indépendante, les associations et les collectifs de citoyens. Nos droits et libertés sont menacés, comme ils le sont dans les pays européens qui ont commencé a basculer.
En matière numérique, le RN, qui a déjà voté la Loi Sécurité Globale, pourrait décupler et systématiser l’usage d’un arsenal de surveillance déjà largement employé par le pouvoir en place pour criminaliser les mouvements sociaux et politiques. La reconnaissance faciale (« vidéosurveillance algorithmique ») a déjà été utilisée illégalement par une police largement acquise au RN et à son idéologie, et ce avec le blanc-seing du Ministère de l’Intérieur. L’infrastructure techno-fasciste est donc bien là, et la perspective de la voir tomber dans les mains de l’extrême droite est insupportable.
Si les causes de cet essor du RN sont déjà bien connues et documentées (plusieurs décennies de fragilisation démocratique, de décomplexion raciste, antisémite et xénophobe, de politiques ultra-libérales engendrant un appauvrissement généralisé, etc.), le temps est à l’action : il ne saurait être question de laisser ce parti, fondé en partie par des Waffen SS et d’anciens membres de l’OAS, prendre le pouvoir. Dès lors, Le Mouton Numérique votera les 30 juin et 7 juillet prochain pour la seule alternative positive : le Nouveau Front Populaire ! Et quelle que soit l’issue des législatives, s’opposera toujours fermement à l’usage de toutes technologies liberticides et antidémocratiques.
