Pourquoi la technocritique d’Anti-Tech Resistance n’est pas la nôtre
Ce texte est issu d’un travail collectif entre des membres des collectifs l’AG Antifa Paris 20e, Extinction Rebellion, Désert’Heureuxses, le Mouton Numérique, la SAMBA (Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours), Soin Collectif Île-de-France, Technopolice Paris Banlieue, Voix Déterres … et des allié·es d’autres horizons.
À l’heure où les idées d’extrême-droite et réactionnaires 1 sont de plus en plus répandues, il est important de savoir avec qui nous pouvons lutter, et avec qui nous ne voulons ni ne pouvons nous organiser. Cela passe par de la veille, de la sensibilisation et des actions contre les projets réactionnaires et ennemis de l’émancipation de toutes et tous, dont Anti-Tech Resistance fait partie.
Fondé en 2022 à Rennes par des anciens membres de Deep Green Resistance 2, ATR est un groupe qui se présente comme un mouvement révolutionnaire qui a pour objectif de démanteler le système technologique au nom d’une «écologie radicale anti-industrialiste» en diffusant en France les idées de Theodore Kaczynski, un ancien universitaire étatsunien ayant perpétré des attentats meurtriers à la bombe ciblés pendant 17 ans3.
Ces derniers temps, le collectif a bénéficié d’une certaine visibilité4 : par l’organisation d’actions comme le contre-sommet de l’IA et l’interruption en fanfare d’un contre-sommet concurrent en février 2025 ; par sa maîtrise des outils de communication, particulièrement sur les réseaux sociaux où le collectif a su trouver une audience ; par sa présence grandissante et envahissante dans nos réunions et nos événements, où il vient recruter et défendre sa position technocritique5 soi-disant radicale 6.
Par son horizon politique qui se reflète dans ses modes d’action, ATR s’oppose à la pluralité des existences et la variété de collectifs et de stratégies de lutte qu’elle crée, au nom d’une « efficacité » creuse. De plus, il alimente le confusionnisme qui arme l’extrême-droite. Ainsi, ce texte a pour objectif d’expliciter ce qui pose problème dans le projet porté par le collectif 7 .
1. Un collectif qui puise ses influences dans le (tré)fonds réactionnaire
ATR entretient une proximité tant idéologique qu’organisationnelle avec des figures et collectifs dont les intérêts et positions sont radicalement incompatibles avec l’émancipation de tousxtes. Cette proximité, qui se traduit par la mise en avant sur leur site et leur blog de ces personnes, par la complaisance ou par le soutien affirmé, participe à la légitimation de figures politiques, ou de concepts utilisés par des groupes sexistes, islamophobes, antisémites, validistes et transphobes.
Ici, l’encombrante figure de Theodore Kaczynski, omniprésente sur le blog d’ATR, avec une centaine de citations, est primordiale. Celui-ci a notamment défendu une vision de la révolution qui se ferait non seulement sans, mais contre «les gauchistes» 8 et les mouvements antiracistes qu’il juge comme racialistes 9. De plus, il a aussi promu la primauté de la famille dans l’éducation sexuelle 10, le recours à la violence comme méthode d’éducation 11 et exprimé sa fascination pour les régimes autoritaires 12.
Parmi les autres influences les plus citées et alliées de leurs événements, on trouve par exemple Renaud Garcia, présenté comme un « penseur anarchiste contemporain », pourtant réputé pour ses prises de positions anti-trans13 ou encore le collectif Pièces et Mains d’Œuvre, groupe antiqueer, islamophobe et sexiste 14 ou encore Floraisons, média résolument transphobe à qui il emprunte sa « culture de résistance » 15. Non content de citer les anti-« wokistes » d’hier et d’aujourd’hui, ATR les convie à leurs tables. Ainsi le journal La Décroissance est invité à l’Assemblée Anti-Industrielle Parisienne (AGAIP) initiée par ATR le 17 janvier 2025 et à son « Contre-sommet de l’IA » du 8 février 2025, à tenir un stand et à y intervenir. Or, il n’est plus permis de douter du tournant réactionnaire, islamophobe et transphobe du journal 16.
De plus, ils entretiennent une porosité indubitable avec un langage et des concepts réactionnaires. C’est ainsi qu’ils ont participé à la publication d’un tract reprenant la rhétorique du « grand remplacement » 17 : « Se soumettre à l’IA, c’est perdre sa capacité en tant qu’humain à réfléchir et créer sans l’aide d’un ordinateur. C’est accepter le grand remplacement des humains par la machine, par la perte des milliers d’emplois que va causer le développement de l’IA » 18. Une reprise rhétorique (sans guillemets ni détournement) qui légitime de fait un concept issu de la plus identitaire des extrêmes droites. On pourrait aussi interroger le détournement du #redpill employé par les masculinistes, en #tedpill, en référence à « Ted » Kaczynski 19 ou le recours à des traductions d’extrême droite de l’auteur 20.
ATR n’emprunte pas qu’aux réactionnaires et revendique de « piocher des idées chez d’autres quand celles-ci peuvent servir à la lutte antitech » 21. Il ne faut toutefois pas se tromper : ces emprunts sont opportunistes et sélectifs et tendent au confusionnisme 22, technique rhétorique déjà présente chez Theodore Kaczynski 23. Il en va ainsi de l’anarchisme, mouvement auquel ATR dédie un dossier entier sur son blog 24 mais qui réussit le tour de force d’expliquer sa proximité idéologique avec ce courant au travers de ses auteurs diffusant les idées les plus discriminatoires – Pierre-Joseph Proudhon 25 ou Renaud Garcia – sans qu’à aucun moment leurs positions oppressives ne soient même abordées. De plus, alors que les questions de l’éthique, d’une culture collective de la liberté et la lutte conjointe et nécessaire contre l’ensemble des dominations sont centrales chez les anarchistes, ATR ne retient que certaines conséquences de ces pensées : la lutte contre l’État et la nécessité révolutionnaire.
Plus globalement, le choix de références exclusivement masculines s’accompagne d’une absence totale de prise en compte des savoirs issus notamment des luttes féministes, antiracistes ou dévalidistes. Les auteurs cités partagent pour la plupart une vision homogène, blanche, valide et viriliste, dont les angles morts révèlent une absence d’approche intersectionnelle.
Si on ne compte plus les attaques contre les « gauchistes » et les « progressistes », on peut constater que le collectif s’appuie sur ces autres luttes. La stratégie d’ATR de disqualifier systématiquement les autres collectifs écologistes et technocritiques a pour objectif de recruter des membres en se présentant comme la seule alternative. Elle a surtout pour conséquence de parasiter les collectifs qui tentent de conjuguer une lutte efficace contre le techno-capitalisme avec la construction d’une société juste et égalitaire.
Cela a été le cas pour les Soulèvements de la Terre (SDT). Après avoir tenté à plusieurs reprises de recruter dans des groupes locaux des SDT, ATR a publié sur son blog pas moins de trois articles critiquant durement tant le positionnement politique du collectif écologiste que ses stratégies de luttes. Ce désaccord stratégique n’a pas empêché ATR d’organiser ou de participer à des actions inspirées des stratégies promues par les SDT 26.
ATR met également en place des stratégies d’entrisme et de noyautage, jusqu’à la prise de contrôle de groupes locaux. C’est ce qui est arrivé à Extinction Rebellion (XR), dont le groupe local rennais est aujourd’hui contrôlé par des membres d’ATR et n’a plus de liens avec le reste du mouvement 27. Cela leur permet de revendiquer en tant qu’Extinction Rebellion des actions qu’Anti-Tech Resistance entend mener et de présenter comme porte-parole d’XR des personnes inconnues du mouvement. Cette manœuvre – observée et combattue notamment autour du Sommet de l’IA début 2025 – vise à faire croire qu’ATR agit au sein d’une coalition 28.
2. Un objectif unique fondé sur une vision essentialiste de la technique
Pour ATR, la technologie post-industrielle est la racine de tous les maux contemporains et toute autre lutte ne fait que retarder la révolution anti-tech. Dans la droite lignée de Theodore Kaczynski, le collectif établit comme évidente et nécessaire une stratégie à but unique : le démantèlement du système techno-industriel. Les personnes subissant le capitalisme, le patriarcat, le racisme, l’homophobie ou la transphobie devraient donc attendre le démantèlement de ce système pour lutter contre les systèmes de domination 29.
ATR admet sans détour qu’il « ne milite pas (…) pour des causes progressistes (féminisme, antiracisme, luttes LGBT, animalisme, écologisme, etc.) » 30. D’après le collectif, la multiplication des cibles entraîne une dilution de l’impact des actions collectives et une couverture nécessairement incomplète des sujets traités : « les luttes sociales accentuent la résilience du système technologique » 31. La référence à la figure de Theodore Kaczynski permet ici d’éclairer son instrumentalisation des luttes émancipatrices à des fins stratégiques : « Le véritable mouvement anti-tech rejette toute forme de racisme ou d’ethnocentrisme. Absolument pas par “tolérance”, “pluralisme”, “multiculturalisme”, “égalité” ou “justice sociale”. Le rejet du racisme est – purement et simplement – un impératif stratégique » 32. Ça a le mérite d’être clair : pour le collectif, « les émotions ou la morale ne doivent en aucun cas interférer avec la réalisation de notre objectif » et leur « seule éthique est celle de l’efficacité et du résultat » 33. Pourtant de nombreux collectifs parviennent à allier une position anti-industrielle, une attention à l’intersectionnalité des luttes, l’horizontalité et aux attaques concrètes (sabotages, blocages, mobilisation…) 34.
Chez ATR, la technologie est vue comme intrinsèquement mauvaise, corruptrice et dotée d’une volonté propre, telle un « système indivisible et auto-entretenu » 35. Pour le collectif, le mal n’est pas dans les usages sociaux ou les conditions de production et d’exploitation des technologies, mais dans la nature même des choses (ici, la technologie). C’est ainsi que, dans le discours d’ATR, la « Technologie » devient le fer de lance du monde artificiel qui « détruit la vie ». La radicalité écologique et la technocritique ne peuvent se construire sur le rejet de la complexité. L’approche d’ATR exclut toute réflexion démocratique sur les choix technologiques et industriels. Refusant de confronter les différentes options, le collectif prétend imposer un modèle unique sans débat ni consentement collectif, ce qui traduit une dérive autoritaire. ATR n’a qu’un objectif parce que sa vision du monde est binaire : les choses y sont, soit naturelles et fondamentalement bonnes, soit artificielles et donc nécessairement néfastes.
Les technologies sont extraites des réalités sociales et déposées loin, très loin des enjeux politiques. C’est ainsi que tout se vaut, et qu’aucune distinction n’est faite entre les partis xénophobes carbofascisants, comme le RN, et les partis se revendiquant de la gauche écologiste parlementaire : il n’est que question d’être ou ne pas être de l’unique « parti technologiste » 36. Cela a pour conséquence une dynamique de persécution à outrance du collectif : c’est « eux contre le système », « eux contre tout le monde ».
ATR – en tant que collectif et sans préjuger des orientations de ses membres pris individuellement – n’est pas seulement poreux aux idées et personnes réactionnaires : son projet idéologique est réactionnaire en tant que tel et vecteur, selon nous, d’une fascisation de l’écologie. En effet, non content de véhiculer une approche essentialiste de la technique 37, ATR l’appuie sur une vision essentialiste de « la Nature » 38.
ATR rejette ainsi toute démarche de compromis éthique ou de sélection démocratique des technologies. Le prisme apocalyptique crée un paradoxe : toute proposition, aussi immorale soit-elle, peut apparaître comme légitime face à l’urgence perçue. En rejetant en bloc la société industrielle, le mouvement laisse la porte ouverte à des idées autoritaires ou rétrogrades, justifiées par la prétendue nécessité de sauver l’humanité à tout prix.
3. Une pente (très) glissante
La « Nature » d’ATR apparaît comme une entité idéalisée qui justifie tout positionnement idéologique : toute notion ou idée établie comme « naturelle » devient à défendre 39. Sinon elle relève de l’artificiel et est à anéantir. Cet antagonisme entre la nature et l’artificiel devient alors un artifice rhétorique pour légitimer des positions à moindres frais, en plus d’être un terreau de choix pour les idées réactionnaires. Ici aussi, ATR déploie la vision politique de Theodore Kaczynski : une pensée conservatrice d’essentialisation de « la Nature » (avec le recours à la notion de « Nature sauvage » 40 et de « peuple primitif » 41, sans aucune distance avec ses prises de position natalistes 42 et eugéniste 43. La valorisation par ATR d’un « retour à la Nature sauvage », idéalisée, prend racine dans une vision colonialiste 44.
Les courants réactionnaires ont de fait pour habitude de qualifier de « contre-nature » les pratiques s’écartant de leur norme sociale comme l’homosexualité ou la contraception. C’est le cas du collectif qui en vient à promouvoir la famille nucléaire 45, l’érigeant comme seul rempart communautaire face à l’atomisation des individus par le capitalisme. Rappelons que la famille nucléaire fait partie des structures qui soutiennent et reproduisent le système hétérosexuel patriarcal. En faire sa promotion sans discussion c’est légitimer les violences qui en découlent (physiques, sexuelles, psychologiques). De plus, la critique de l’artificiel engendre un validisme illustré par la promotion du corps idéal, celui du guerrier ou de la guerrière viril·es 46. Sans renier une critique légitime de l’industrie médicale, on ne peut que craindre l’abandon des personnes usagères de techniques médicales lors de la révolution anti-industrielle qui se veut sans concession 47. Le programme d’ATR reste volontairement flou voire silencieux sur des questions essentielles telles que la santé sexuelle, la contraception et toutes les autres questions de santé aujourd’hui adressées par une intervention industrielle.
Loin de se contenter d’une distance passive vis-à-vis du féminisme, de l’antiracisme, des luttes LGBTQIA+, ou de l’écologie, ATR les pointe comme ses adversaires politiques, complices de l’écocide en cours. Les militant·es de ces luttes « sont les idiots utiles de l’expansion industrielle, les gardiens de l’écologiquement correct, les agents de la technocratie en milieu militant, bref, les complices de l’écocide » 48. Iels seraient même les responsables directes de ce dernier : « l’inextinguible promesse progressiste est une incitation à poursuivre dans la même voie, avec pour horizon l’artificialisation – donc l’annihilation – de l’humanité elle-même » 49.
On ne peut pas s’insurger contre les « progressistes » et les « gauchistes » à longueur de blog et prétendre porter un projet démocratique de justice sociale. En prônant la destruction du « système technologique », tout en rejetant l’idée même de révolution progressiste, ATR s’inscrit dans une logique réactionnaire effondriste 50, similaire à celle de certains primitivistes 51, survivalistes 52 ou écologistes d’extrême droite 53. Pourtant le collectif se considère comme un collectif de « résistants » tant au capitalisme industriel, qu’au « techno-fascisme » 54. Se pose alors la question de savoir quel fascisme 55 combat ATR.
Quand ATR dit se lever contre le fascisme, il semble que le collectif ne considère que l’autoritarisme, le totalitarisme et la surveillance généralisée 56. Ce cadre d’analyse occulte une des dynamiques majeures de la fascisation et de l’instauration des régimes fascistes, à savoir celle de la racisation et la déshumanisation des minorités opprimées, et leur minorisation jusqu’à la légitimation de leur éradication, symbolique puis physique.
Les enjeux majeurs de l’époque contemporaine ne peuvent pas être compris comme étant seulement « l’écologie, la démocratie et la liberté » 57. Les mouvements pour l’émancipation doivent lutter contre le développement et le renforcement d’une internationale fasciste et suprémaciste blanche 58 : le racisme, le masculinisme et le colonialisme sont centraux dans la fascisation actuelle.
ATR ne peut prétendre être contre le fascisme en ayant comme programme le rejet du clivage gauche/droite et du « [rassemblement d]es peuples au-delà de tous les clivages politiques, religieux, géographiques et identitaires » 59, qui résonne tristement comme un écho avec la « réconciliation de la nation » par la « collaboration des classes » qu’avaient voulus les fascistes italiens 60. En contexte strictement français et actuel, ATR, qui s’associe objectivement avec des groupes islamophobes, ne saurait être des allié·es antifascistes quand le fascisme français actuel se construit principalement autour de la volonté d’épuration des mulsuman·es (ou assigné·es comme tel·les).
CONCLUSION
En décidant d’afficher et de lutter contre celleux qu’ATR considère des « technocollabos » – les « gauchistes » et les « progressistes » – 61, ATR s’inscrit dans une dynamique d’avant garde autoritaire qui participe aux dynamiques de fascisation de l’écologie et maintient la technocritique dans le giron réactionnaire.
La stratégie de but unique d’ATR l’empêche de penser, entre autres, la race, le genre, la classe notamment comme des constructions sociales maintenues par des politiques d’oppression systématiques. C’est pour nous un point d’irréconciliabilité politique.
Le « combat » d’ATR n’offre aucune perspective politique et seulement un purisme militant réactionnaire. Face à leur défense impérieuse de « la Vie » et de « la Nature » contre « la Technologie », il faut se demander quels espaces et quelles formes de vie ATR est prêt à sacrifier.
Face à ATR, nous l’affirmons encore une fois : les technocrates ne sont pas nos seuls ennemis. Il faut évidemment prendre très au sérieux la lutte contre les technologies fascistes et écocidaires. Mais il faut aussi lutter contre la fascisation de l’écologie en renforçant les liens entre les luttes écologistes et technocritiques, et toutes les autres luttes pour l’émancipation de tou⋅tes.
- Le terme réactionnaire désigne une personne, une idée ou un mouvement opposé à l’émancipation des personnes opprimées et qui souhaite revenir à un état antérieur de la société, souvent idéalisé, notamment un ordre patriarcal, blanc, religieux, colonial et bourgeois. Les idées réactionnaires ne signifient pas simplement être conservatrices – vouloir préserver l’ordre établi – mais également vouloir revenir à un ordre ancien plus puissant que l’ordre établi. Les idées réactionnaires s’opposent aux luttes contre les oppressions systémiques et pour le droit à la dignité de tousxtes. ↩︎
- Originaire des États-Unis, ce mouvement se revendique de la lignée des anarchistes naturiens malgré des positions considérées comme incompatibles avec l’anarchisme par ses contemporain·es (entre autres, sa transphobie assumée). Son introduction en France remonte à 2016, via des personnes aujourd’hui « cadres » au sein d’ATR. Voir https://fr.anarchistlibraries.net/library/michelle-renee-matisons-alexander-reid-ross-contre-deep-green-resistance, https://ecology.iww.org/node/353 et https://fr.wikipedia.org/wiki/Deep_Green_Resistance. ↩︎
- Bien qu’il a exprimé des regrets vis-à-vis de ces attaques, c’est grâce à ses actes meurtriers que Theodore Kaczynski obtient en 1995 la publication par la presse de ses écrits anti-industriels – Anti-Tech Revolution : Why and how__, en échange de l’arrêt des attentats ayant tué 3 personnes. Si ATR ne se revendique pas de la violence armée et se distancie de ces attaques, Kaczynski reste la première référence citée par le collectif sur son site. ↩︎
- Durant l’écriture de ce texte, des sections d’ATR à Nantes, Grenoble et Lyon ont été créées. ↩︎
- Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Technocritique. ↩︎
- Une écologie radicale est une écologie qui s’attaque aux racines des causes de la destruction délibérée des conditions d’existence sur Terre (capitalisme, colonisation, patriarcat…). Pour approfondir, voir : Cara New Daggett, Pétromasculinité. Du mythe fossile patriarcal aux systèmes énergétiques féministes, trad. Clément Amézieux, Wildproject, 2017 ; Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen, Seuil (Média Participations), 2019 ; Naomi Klein, Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique, trad. Geneviève Boulanger et Nicolas Calvé, Actes Sud, 2015 ↩︎
- Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à alerter. Voir par exemple Nicolas Bonnani, « Notre seule éthique est celle de l’efficacité et du résultat », lundimatin, 20 mai 2025 (https://lundi.am/Notre-seule-ethique-est-celle-de-l-efficacite-et-du-resultat) ; Sophie Kloetzli, « Qui est derrière Anti-tech résistance, le collectif “le plus radical de notre époque” ? », Usbek & Rica, 3 juin 2025 (https://usbeketrica.com/fr/article/qui-est-derriere-anti-tech-resistance-le-collectif-le-plus-radical-de-notre-epoque). ↩︎
- Theodore Kaczynski écrit : « Quand nous parlons de “gauchistes” dans ce texte, nous pensons principalement aux socialistes, collectivistes, adeptes du “politiquement correct”, féministes, homosexuels, défenseurs des droits des animaux et ainsi de suite », Theodore Kaczynski, La société industrielle et son avenir (LSIESA), 1995, §7 (Une traduction en français de 2002 est disponible ici : https://editions-hache.com/essais/pdf/kaczynski1.pdf. Bref, il dirait probablement aujourd’hui qu’il faut faire la révolution contre le système technologique et contre la « dictature woke » – on notera d’ailleurs que l’illustration de l’article que ATR publie le 7/03/25 associe les gauchistes aux wokes : https://www.antitechresistance.org/blog/sursocialisation. ↩︎
- À propos des antiracistes, Theodore Kaczynski dit que «l’aide aux Noirs n’est pas leur véritable but. Les problèmes raciaux leur servent de justification pour exprimer leur propre agressivité et leur désir frustré de pouvoir. En fait, ils nuisent aux Noirs, parce que leur attitude hostile à l’égard de la majorité blanche tend à exacerber la haine raciale», ibid., §21. ↩︎
- Theodore Kaczynski écrit : « La conséquence de [l’éducation sexuelle], dans la mesure où elle réussit, est de retirer des mains de la famille la formation des comportements sexuels pour la confier à l’État, représenté par le système scolaire », ibid., §153. ↩︎
- Theodore Kaczynski écrit : « L’éducation ne consiste plus seulement à botter les fesses d’un enfant quand il n’apprend pas ses leçons […], c’est désormais une technique scientifique de contrôle du développement de l’enfant » (ibid., §148). Aussi, à propos des « activistes » qui « maintenant voudraient interdire jusqu’à la simple fessée », Theodore Kaczynski affirme : « Après quoi, ils s’attaqueront à une autre chose qu’ils déclareront malsaine, puis à une autre, et encore à une autre » (ibid., §219). ↩︎
- Voir notamment le III du Chapitre 1 de Anti-Tech Revolution: Why and How où Theodore Kaczynski développe longuement une soi-disante impuissance de Hitler, Franco, Staline, Jules César, Castro, Joseph II d’Autriche, Louis XIV, Batista ou Bismarck. ↩︎
- Voir par exemple l’article Renaud Garcia, « Les acceptologues. Les “minorités de genre” au service de la fabrication des enfants. » Écologie & Politique, 65(2), p. 93-112, 2022, disponible ici https://shs.cairn.info/revue-ecologie-et-politique-2022-2-page-93?lang=fr. Un panorama plus complet de ses positions a été proposé dans la brochure Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel · Histoire de dix ans, 2023, accessible ici https://paris-luttes.info/le-naufrage-reactionnaire-du-17598. ↩︎
- Deux billets avaient remué la communauté technocritique : « Ceci n’est pas une femme (à propos des tordus “queer”) » (https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=article&id_article=539) et « Et c’est ainsi qu’Allah est grand ! » (https://www.piecesetmaindoeuvre.com/documents/et-c-est-ainsi-qu-allah-est-grand). ATR les cite à multiples reprises son son site, comme dans un billet sur le luddisme où cette proximité est explicite. L’objectif commun affiché entre les deux collectifs, « saisir la critique de la technique dans toute son épaisseur socio-économique » est par ailleurs contredit par le discours porté et les activités menées par les deux organisations (https://www.antitechresistance.org/blog/luddisme). ↩︎
- Le Collectif d’Actions et de Recherche sur la Transphobie et l’Extrême droite (C·A·R·T·E) a produit un document très utile pour identifier les courants transphobes français et leurs relais (pour ce qui nous concerne plus précisément Les Eco-essentialistes) : https://www.lahorde.info/Rencontre-avec-le-collectif-C-A-R-T-E-Collectif-d-Actions-et-de-Recherche-sur. ↩︎
- Voir le billet de l’anthropologue Aude Vidal dans Médiapart « La Décroissance: quand le “journal de la joie de vivre” courtise la fachosphère », 2021 (https://blogs.mediapart.fr/audevidal/blog/300421/la-decroissance-quand-le-journal-de-la-joie-de-vivre-courtise-la-fachosphere), ou encore Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel, cité plus haut. Depuis, La Décroissance poursuit ses oeuvres, comme l’illustre le n°212 de septembre 2024 à la couverture explicite, qu’on pourra retrouver ici http://ladecroissance.net/index.php?chemin=journal&numero=212. ↩︎
- Concept théorisé par Renaud Camus, un suprémaciste blanc ayant inspiré l’attentat islamophobe de Christchurch en 2019 par Brenton Tarrant ayant fait 51 personnes tuées et 49 blessées. ↩︎
- Tract diffusé fin janvier/début février 2025, distribué dans le cadre de l’Assemblée Générale Anti-Industrielle Parisienne (AGAIP), émanation d’ATR. ↩︎
- Référence détournée au film des soeurs Wachowski Matrix, dans lequel un personnage propose au protagoniste de choisir entre une pilule bleue (qui laisserait le protagoniste inconscient du fait qu’il vit dans une simulation), ou une pilule rouge (qui lui révélerait la réalité de la matrice). Pour les masculinistes, prendre la redpill c’est se rendre compte que, d’un coté, le féminisme organiserait l’exploitation des hommes et, de l’autre, que les femmes, et surtout les féministes, leur devraient des relation sexuelles au nom de l’ordre patriarcal naturel. « Prendre la redpill », c’est accepter en tant qu’homme qu’il faut dominer et exploiter les femmes : pour qui voudrait passer aux actes, il faudrait « prendre la blackpill » et accepter le faux état de fait selon lequel les femmes ne voudront jamais coucher avec soi, et se venger, notamment en organisant des attentats et des féminicides de masses. Voir Matteo Botto et Lucas Gottzén, « Swallowing and spitting out the red pill: young men, vulnerability, and radicalization pathways in the manosphere », Journal of Gender Studies, 33(5), p. 596–608., 2023, accessible ici : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09589236.2023.2260318. ↩︎
- Les écrits de Theodore Kaczynski ont d’abord été introduits dans le monde francophone de manière très approximative puis reprise par deux mondes qui s’opposent. D’un coté, la maison d’édition suisse d’extrême droite, Xénia, de l’autre les éditions de l’Encyclopedie des nuisances. Ces différentes traductions mettent en valeur des visions distinctes de l’oeuvre de Kaczynski. Ainsi, le recours au terme « gauchistes » a été choisi par les courants d’extrême droite pour traduire « leftist », alors que la traduction plus consensuelle utilise le terme « progressistes », un choix qui a été clairement explicité dans la seconde traduction. Conscient de ces visions opposées de la pensée de Theodore Kaczynski, ATR fait le choix de reprendre la terminologie d’extrême droite dans ses communications sur les réseaux sociaux en s’attaquant aux « gauchistes » plutôt qu’aux « progressistes ». Que ce soit par soucis d’efficacité ou par adhésion aux traductions les plus réactionnaires de leur maître à penser, ATR est au minimum négligeant sur la porosité de son positionnement politique avec les idées d’extrême droite. Pour plus de précisions, on peut aller voir les écrits de Renaud Garcia lui-même, repris dans ce billet de blog de 2023 : « Ted Kaczynski est mort » (https://blogs.mediapart.fr/delaunay-matthieu/blog/120623/ted-kaczynski-est-mort). ↩︎
- C’est le 7e principe du résistant anti-tech selon ATR (https://www.antitechresistance.org/devenir-membre/). ↩︎
- « Le confusionnisme est une pratique consistant à utiliser alternativement ou en les mêlant des théories, postures et vocabulaires de courants politiques antagonistes. Pour l’extrême droite, c’est un outil de propagande et de recrutement. L’objectif premier est de brouiller les lignes politiques nécessaires à la compréhension du monde ou à analyser des discours, de désarmer intellectuellement l’adversaire politique en lui confisquant l’usage de ses mots tout en les vidant de sens. Le second but est de donner une couleur “sociale” à l’extrême droite en recyclant les thèmes de la gauche ». Définition tirée de la brochure « Tout ce qui fume n’est pas feu, ce que complotisme et conspirationnisme font aux luttes », infokiosques.net, 26 mars 2022. ↩︎
- À titre d’exemple, Theodore Kaczynski mélange abondamment des citations de Lénine, Castro, Karl Marx, Mao Zedong, Joseph Staline, Adolf Hitler, Léon Trotsky, Martin Luther… dans Anti-Tech Revolution: Why and How, comme dans le reste des écrits. Le parti pris confusionniste de l’auteur lui fait écrire des phrases comme “L’idéologie progressiste est totalitaire” (ibid., §219) et tend à brouiller tant les messages portés par son auteur que le sens des positions des personnes citées. ↩︎
- Voir https://www.antitechresistance.org/blog/anarchisme ↩︎
- Sa misogynie systématique, son antisémitisme manifeste (voir ses Carnets, 1847-1851 notamment), son opposition à l’abolition de l’esclavage et son soutien à la colonisation au prétexte que les Européens étaient une « race supérieure » à même d’élever les « races inférieures » (voir La Guerre et la Paix, 1861, disponible intégralement en ligne) étaient déjà combattu par ses contemporain·es, et sont largement documentés aujourd’hui. ↩︎
- À titre d’exemple lors du sommet de l’IA, ATR a alterné les types de registres d’actions, organisant une conférence, une manifestation, collaborant avec un artiste pour réaliser une projection sauvage sur le grand palais ou le recours à des IA pour simuler de faux discours favorables à leur cause prononcés par des personnalités qu’iels critiquent et dénoncent, tout en proposant des actions comme un blocage ou une perturbation de contre-sommets concurrents au leur. Cela a aussi été le cas lors de l’événement organisé par Stop Micro et auquel ont participé les Soulèvements de la Terre, et dont ATR a eu tout le loisir de se plaindre ici : https://ricochets.cc/StopMicro-printemps-2025-Rapport-de-terrain-8319.html. ↩︎
- L’horizontalité du fonctionnement d’Extinction Rébellion ne permet pas à l’organisation de remettre en question l’organisation des comités locaux. Pour plus d’informations sur les divergences de positions entre XR et la mouvance ATR en Bretagne, voir https://extinctionrebellion.fr/blog/2025/02/18/communique-pour-un-transfeminisme-dans-nos-luttes.html ↩︎
- Le 8 février dernier, ATR organisait à la Bourse du travail un « contre-sommet de l’IA », en réaction au sommet de l’IA organisé par le gouvernement et auquel étaient invités, entre autres, Trump, Musk, Modi, et d’autres fascistes de la sorte. Ce contre-sommet se constituait notamment de différentes présentations et tables rondes dont une « IA & Extractivisme. On touche le fond mais on creuse encore », animée par « Barth, de Extinction Rebellion » (https://www.instagram.com/p/DFV4r79ISww/), qui a participé a un rassemblent contre le sommet le lendemain (https://www.instagram.com/p/DF8KSYzMRS2/). Barth y apparaissait avec un drapeau XR orange, tandis d’un autre membre d’ATR était vêtu d’un gilet fluo floqué du logo XR. « Barth » ne représentait toutefois pas XR, et avait de fait usurpé le logo du collectif, qui s’est défendu de cette association malhonnête à ATR dans un communiqué (https://www.instagram.com/p/DF0DA5pocHq/). ↩︎
- Dans La Nef des fous, conte au titre éponyme de l’oeuvre du peintre Jérôme Bosch, Theodore Kaczynski décrit un équipage en proie à des débats illustrant les luttes sociales, tandis qu’un jeune mousse alertant sur l’urgence d’un naufrage reste inaudible jusqu’à la catastrophe. On notera la vision antagoniste des luttes sociales vs. écologiques de l’auteur, et ses choix de vulgarisation des causes sociales jugées secondaires (par exemple : « votre droit à sucer des bites » concernant les luttes contre l’homophobie). Voir https://www.antitechresistance.org/blog/la-nef-des-fous-par-theodore-kaczynski et https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nef_des_fous_(Bosch). ↩︎
- https://www.antitechresistance.org/devenir-membre ↩︎
- https://www.antitechresistance.org/devenir-membre ↩︎
- Extrait d’un billet de blog d’ATR reprenant une lettre de Theodore Kaczynski qui désavoue des suprémacistes blancs se revendiquant de lui, car ils n’auraient pas compris sa pensée : https://www.antitechresistance.org/blog/ecofascistes-ennemis-par-ted-kaczynski ↩︎
- https://www.antitechresistance.org/blog/soulevements-inefficacite-gauche-ecologie ↩︎
- On peut penser à Louna, femme trans incarcérée pour avoir incendiée une pelleteuse dans le cadre de la lutte contre l’autoroute A69 (https://soutienlouna.noblogs.org/), au collectif féministe et anti-nucléaire des Bombes atomiques (https://bombesatomiques.noblogs.org/), au camp antinucléaire des Rayonnantes intégrant la lutte contre les oppressions systémiques racistes et un queer block lors de l’action massive et coordonnée de sabotage (https://rayonnantes2021.noblogs.org/programme/), ou à la lutte des femmes zapatistes (https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/02/21/lettre-des-zapatistes-aux-femmes-qui-se-battent-dans-le-monde/) et l’intégration de préoccupations intersectionnelles dans les principales organisations de mobilisations écologistes. Les nombreux actes de sabotage revendiqués sur le site anti-autoritaire Sans nom (https://sansnom.noblogs.org/) montre l’efficacité de l’organisation horizontale. ↩︎
- Ce type de positions est hérité de Jacques Ellul, penseur technocritique incontournable, et présenté comme tel sur le blog d’ATR (https://www.antitechresistance.org/blog/sources-analyse-anti-tech-kaczynski). Les idées clairement réactionnaires du penseur – retour à une société d’Ancien Régime, religieuse et patriarcale – ont influencé sa façon de penser la technique. Voir Jacques Ellul, La technique ou l’enjeu du siècle, Economica, Paris, 1990 [1954], p. 44-47. ↩︎
- Voir : https://www.antitechresistance.org/blog/programme-parti-technologiste-industrie-uber-alles, ou le post instagram du 10/05/25 https://www.instagram.com/p/DJeDD97qM55, de même que certains de leurs stickers. Voir aussi le principe 7 du résistant antitech https://www.antitechresistance.org/devenir-membre/. ↩︎
- C’est-à-dire d’une technique comme force autonome s’imposant à la société. Dans cette vision, les rapports sociaux et de pouvoir sont subordonnés à la technique qui fonctionne selon ses propres principes. Voir Andrew Feenberg, (Re)penser la technique. Vers une technologie démocratique, Paris, Éd. La Découverte/MAUSS, coll. Recherches, 2004. ↩︎
- Concernant la vision essentialisante de « la Nature » comme terreau favorable aux idées réactionnaires, voir par exemple le livre d’Antoine Dubiau, Ecofascismes, Grévis, 2022. Pour une autre définition de la nature, voir l’extrait « Quelle est la nature qui se défend » des Soulèvements de la terre issu de Premières secousses, La Fabrique, Paris, 2024 et disponible ici : https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/quelle-est-la-nature-qui-se-defend. ↩︎
- Voir le post insta du 7/05/2025 https://www.instagram.com/p/DJeDD97qM55. ↩︎
- https://www.antitechresistance.org/blog/nature-sauvage-besoin-fondamental-esprit-humain-edward-abbey; sur la réhabilitation d’une « nature » existant « en soi et pour soi » : https://www.instagram.com/p/DJWTvynhypb/ ↩︎
- https://www.antitechresistance.org/blog/homme-est-loup-pour-homme-necrologie-malediction ↩︎
- Theodore Kaczynski écrit : « Les révolutionnaires [anti-gauchistes donc ] doivent avoir autant d’enfants qu’ils le peuvent. C’est une évidence scientifique que les attitudes sociales sont en grande partie héritées. […] L’ennui, c’est que la plupart des gens qui ont tendance à se rebeller contre le système techno-industriel sont aussi préoccupés par les problèmes démographiques, ce qui fait qu’ils préfèrent n’avoir pas d’enfants ou en avoir peu. », ibid., §204 puis §205. ↩︎
- Theodore Kaczynski écrit : « Même si les progrès médicaux pouvaient être obtenus indépendamment du reste du système technologique, cela amènerait tout de même certaines dérives. Supposons, par exemple, qu’un traitement contre le diabète soit découvert. (…) La sélection naturelle qui s’exerce contre les gènes du diabète cesserait et ces gènes se répandraient parmi toute la population (cela est déjà le cas dans une certaine mesure, puisque le diabète, qui ne peut être guéri, est jugulé par l’utilisation d’insuline). La même chose arriverait avec d’autres maladies du même type ce qui affaiblirait le patrimoine génétique de la population. La seule solution serait alors une sorte de programme eugénique ou un développement à grande échelle de l’ingénierie génétique, ce qui fait que dans le futur, l’homme ne sera plus une création de la nature, du hasard, ou de Dieu (suivant vos convictions religieuses ou philosophiques), mais un produit manufacturé. », ibid., §122. ↩︎
- Voir Malcolm Ferdinand, « Derrière le silence colonial de la nature sauvage », trad. Mabeuko Oberty, Terrestres, 6 mars 2025, disponible ici https://www.terrestres.org/2025/03/06/silence-colonial-nature-sauvage/. ↩︎
- Voir https://www.antitechresistance.org/blog/soulevements-gauche-nuisance-ecologie et https://www.antitechresistance.org/blog/systemes-autopropagateurs-pilotage-technosphere-impossible ↩︎
- La description des activités proposées par ATR suffit à s’en convaincre : https://www.antitechresistance.org/activites. Si les « Sports de combat & Self-defense », la « Randonnée & Trail running », les « Stages de survie & Bushcraft », et autres activités physiques proposées par ATR peuvent être judicieuses pour prendre soin de la santé des individus et adopter des techniques de défense face à l’extrême droite, promouvoir ces activités dans une logique biologisante et capacitiste renvoie à un imaginaire survivaliste et eugéniste. ↩︎
- Voir https://www.antitechresistance.org/blog/medecine-moderne-inutile-bonne-sante ↩︎
- Voir https://www.antitechresistance.org/blog/soulevements-gauche-nuisance-ecologie ↩︎
- Voir https://www.antitechresistance.org/blog/programme-parti-technologiste-industrie-uber-alles ↩︎
- Voir https://perspectives-printanieres.info/la-collapsologie-ou-la-critique-scientiste-du-capitalisme/ ↩︎
- Voir Pierre Madelin, La tentation écofasciste, Ecosociété, 2023. ↩︎
- Voir Mathieu Burgalassi, La peur et la haine. Enquête chez les survivalistes, Michel Lafon, 2021. ↩︎
- « Lorsque l’écologie pour laquelle on se met en mouvement fait abstraction de l’intersectionnalité des enjeux, cela peut mener à justifier de tous les moyens pour obtenir de préserver les écosystèmes dont on dépend pour survivre, quitte à ce que tout le reste devienne accessoire. Et ce même de glisser vers des éco-fascismes : des formes d’écologies qui s’aménagent / promeuvent d’idéologies autoritaires, xénophobes, capitalo-compatibles, patriarcales. » Victoria Berni-André, Vivant⋅es et dignes, des petits gestes à l’écologie politique, Hors d’atteinte, 2024. Voir aussi l’ouvrage du Collectif Zetkin, Fascisme Fossile, La Fabrique, 2020 ou encore Antoine Dubiau, Ecofascismes, Grévis, NED 2023 [2022]. Voir aussi : https://www.instagram.com/p/C249IeFIrfU/. ↩︎
- Comme l’ont illustré leurs actions lors de la semaine contre le sommet de l’IA. Voir aussi le communiqué d’ATR, depuis supprimé de leur Insta, suite à l’annulation par la Maison Ouverte de Montreuil de leurs évènements prévus les 17 janvier et 8 février 2025 (Voir une archive du communiqué https://archive.org/details/instagram.com-antitechresistance-p-DE5O8ZCIGSq/Post_MO_1.jpg ). ↩︎
- Le fascisme est une idéologie autoritaire, souvent nationaliste, prônant le retour à une unité culturelle et/ou raciale passée fantasmée par l’ordre, la force et la discipline. Il vise à créer une société hiérarchique qui réprime les populations ne rentrant pas dans ce cadre (opposant·es politiques, les personnes non-blanches, juives, musulmanes, LGBTQIA+, etc). Sur ce sujet, voir par exemple les écrits d’Ugo Palheta, ou encore le podcast qu’il anime pour la revue Contretemps, Minuit dans le siècle, disponible ici https://spectremedia.org/minuit-dans-le-siecle/. ↩︎
- Voir https://www.antitechresistance.org/blog/fascisme-communisme-culte-technologie et https://www.antitechresistance.org/blog/intelligence-artificielle-techno-totalitarisme-expansion ↩︎
- Voir https://archive.org/details/instagram.com-antitechresistance-p-DE5O8ZCIGSq/Post_MO_1.jpg ↩︎
- Il n’est ici pas seulement question de « technofascisme international », mais bien de fascisme racial. On ne peut comprendre l’alliance de Musk et Modi sans voir l’alliance anti-musulman qui les unit. La critique des technologies militaires et de surveillance ne peut être faite sans la dénonciation des politiques xénophobes, d’épurations ethniques et génocidaires. ↩︎
- Voir https://archive.org/details/instagram.com-antitechresistance-p-DE5O8ZCIGSq/Post_MO_1.jpg ↩︎
- Benito Mussolini, dans son « Discours aux maires des communes d’Italie rassemblés dans Rome » le 23 mars 1924 pour le cinquième anniversaire de la fondation des Faisceaux, cite « la collaboration des classes, le respect de la religion » comme exemple d’ « exaltation de toutes les énergies » nécessaire au « mouvement spirituel et politique » qu’est le fascisme (d’après le Corriere della Sera, 24 mars 1924) ↩︎
- Voir https://archive.org/details/instagram.com-antitechresistance-p-DE5O8ZCIGSq/Post_MO_1.jpg ↩︎